Dans deux semaines nous élirons nos conseillères et conseillers départementaux et pour la première fois il y aura autant de femmes que d’hommes.
Pour autant, cette avancée en matière de parité ne doit pas cacher le chemin qu’il nous reste à parcourir pour compter un nombre égal de femmes et d’hommes dans les exécutifs des différentes instances politiques, que ce soit au Sénat, à l’Assemblée Nationale, où les femmes, lorsqu’elles sont présentes par la force des lois, n’occupent trop souvent que des fonctions subalternes. Car pour ce qui est de l’égalité, nous sommes encore loin du compte !
C’est particulièrement vrai aussi en matière d’égalité professionnelle, de reconnaissance des qualifications, de salaires, où les femmes restent très loin des hommes.
Par contre, au classement de la pauvreté, les femmes arrivent en tête, premières victimes des politiques d’austérité ultra libérales. Elles subissent de plein fouet la précarité, la flexibilité, les temps partiels qui accompagnent généralement les métiers dits « féminisés » de la restauration, de l’aide à domicile, du commerce. Elles seront, n’en doutons pas, les premières à subir les effets de l’extension du travail du dimanche et du travail en soirée, proposée par le ministre de l’Economie dans sa loi dite de croissance !
Fragilisées aussi car elles ne pourront, pour faire valoir leurs droits, s’appuyer sur un code du travail désormais inutile en application des nouvelles dispositions de « négociation » au gré à gré dans chaque entreprise, et du démantèlement de l’inspection du travail.
Nous avons encore de beaux défilés pour le droit des femmes devant nous, le 8 mars est toujours une journée de lutte. Pour ma part, je ne cesserai de réaffirmer que chaque inégalité ou chaque injustice combattue fait progresser la justice et l’égalité dans toute notre société pour toutes et tous. En cela le 8 mars est une journée universelle !
Grenoble le 6 mars 2015
Madame Annie DAVID
Sénatrice de l’Isère
