10 décembre : Journée internationale des droits de l’Homme

Publié le 10 décembre 2005 à 10:26 Mise à jour le 8 avril 2015

Nous sommes particulièrement attachés au rappel, chaque 10 décembre, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, de ses objectifs très progressistes et du chemin à parcourir pour les réaliser.
Mais en ce 10 décembre, je suis affectée de devoir dire que la France est montrée du doigt : par Amnesty International pour de « graves violations des droits humains », par le Comité contre la torture de l’Onu pour son attitude à l’égard des étrangers suite aux violences récentes.
L’état d’urgence est décrété. Toute honte bue, nombre d’élus de droite désignent des boucs émissaires : polygamie, rap, mariages mixtes, étrangers en situation régulière ou non ! Pourtant, selon un rapport des RG, le principal ressort des auteurs de violences n’est pas leur origine ethnique ou géographique, mais leur « condition sociale d’exclus de la société française ».
Dans ces conditions, les soi-disant réponses sociales du gouvernement sont indignes : de nouvelles zones franches, la diminution des ZEP, le travail des enfants, la guerre aux pauvres, soupçonnés de tricher ou de ne pas s’occuper de leurs enfants. En même temps, il rétablit la double peine, multiplie les charters, pratique le tri des étudiants, limite le droit d’asile...
Agitant la peur, stigmatisant les banlieues, ethnicisant la crise sociale, il met en péril notre socle démocratique, favorise les divisions, les replis communautaires. Il libère la parole xénophobe, le populisme et les dérives d’extrême-droite.
Et en osant attribuer un rôle positif à la colonisation, la droite contribue à rendre encore plus malsain le climat politique.
Depuis 2002, le gouvernement et sa majorité se livrent à une surenchère sécuritaire ; et ce n’est pas fini, avec le projet de loi contre le terrorisme, celui sur la délinquance ou sur l’immigration.
Le capitalisme mondialisé a besoin de diviser les peuples, de les détourner de leur combat commun pour leur émancipation.
Comme au sortir de la tragédie de 1939-45, la communauté internationale, notre pays, doivent s’interroger sur leurs valeurs, leurs institutions, sur les rapports entre les nations, sur les droits des peuples et des individus.
Pour ma part, j’inscris plus que jamais le respect et le développement des droits au cœur du projet communiste.

Nicole Borvo Cohen-Seat

Ancienne sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC

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