« En apparence, souligne Cécile Cukierman, les garanties encadrant le travail de nuit n’ont pas été modifiées. Cependant, un accord d’entreprise pourra les mettre à bas d’autant plus facilement que la visite bisannuelle devant le médecin du travail est supprimée. »
« Dans la même ligne, cet amendement souligne le danger que constitue le travail de nuit pour les travailleurs, poursuit Michel Billout : perte de mémoire, risque de cancer et j’en passe. Dans ces conditions, comment justifier la suppression du suivi semestriel ? »
« L’inaptitude au travail de nuit ne doit pas faire peser sur le salarié le risque de perte d’emploi. Or rien dans ce projet de loi ne le garantit, s’inquiète Michel Le Scouarnec. Un ancien manutentionnaire travaillant de nuit dans un supermarché a refusé le reclassement dans le secteur caisse — il aurait pu, avec votre texte, être licencié. L’inversion de la norme sur le travail de nuit par la loi Macron n’a fait qu’aggraver le mouvement : on est passé d’une logique sectorielle à une logique géographique. Or, on le sait, les effets néfastes du travail de nuit sont nombreux et depuis longtemps prouvés. »